E. E. Schmitt – Oscar et la dame rose

E. E. Schmitt - Oscar et la dame rose
E. E. Schmitt – Oscar et la dame rose

Oscar et la dame rose est l’histoire émouvante et bouleversante d’un garçon de dix ans atteint d’une maladie incurable en phase terminale. Il vit à l’hôpital et sait qu’il va mourir, même si personne n’ose le lui dire.

La dame rose qui lui rend visite régulièrement et lui communique tout son amour, lui propose d’écrire à Dieu pour qu’il se sente moins seul.

A travers ces lettres cocasses qui décrivent les derniers jours de la vie d’Oscar avec des personnages drôles et émouvants tout à la fois, Eric-Emmanuel Schmitt aborde des questions philosophiques et existentielles telles que la maladie, la souffrance, la foi, le passage de la vie à la mort.

L’attitude et les réflexions de ce petit bonhomme, dans les derniers moments de sa vie, sont une belle leçon de vie face à la mort, un livre magnifique !

J’ai adoré ce récit plein de poésie, de tristesse et d’amour, il m’a beaucoup émue…

Merci encore à mon fils de me l’avoir offert, très bon choix !

N. Gaiman – Neverwhere

Neil Gaiman - Neverwhere
Neil Gaiman – Neverwhere

J’ai découvert ce livre un peu par hasard, plutôt intrigué par son titre flou qui laisse à penser qu’il y aurait un « ailleurs » inaccessible aux béotiens que nous sommes.

J’ai toutefois entamé difficilement la lecture du livre, ne sachant pas vraiment comment le prendre : polar vaguement bizarre, ou livre fantastique réchauffé… Et puis, passé le cap des 60 premières pages, l’intrigue de Neverwhere a pris en épaisseur pour me me piéger dans un univers singulier né de l’imagination d’un auteur extravagant (dans le bon sens du terme) dont la filiation spirituelle avec Tim Burton saute aux yeux.

Sans spoiler, je dirais simplement que l’histoire introduit un certain Richard Mayhew, employé lambda dans un bureau londonien. Sa vie va basculer dangereusement lorsqu’il porte secours à une jeune fille blessée dans la rue : tandis que ses pairs semblent ne plus le reconnaître, les portes d’une Londres inédite s’ouvrent à lui. Une Londres souterraine, sombre et peuplée de Barons et autres Comtes. Le point de départ d’une quête initiatique…

Jeune homme. Comprenez bien une chose : il existe deux Londres. Il y a la Londres d’En Haut – c’est là que vous viviez – et puis il y a la Londres d’En Bas, l’En Dessous – qu’habitent ceux qui sont tombés dans les failles de ce monde

Si avez apprécié Alice au pays des merveilles, nul doute que vous serez touché par l’univers décalé de Neverwhere, ovni littéraire où un ange responsable de la disparition de l’Atlantide côtoie un Marquis en proie à deux tueurs en série sanguinaires.

Le bilan : ce bouquin m’a fasciné, passionné, et amusé (aucune mention n’est à cocher 😉 Cela fait du bien de voir q’un auteur contemporain sorte des sentiers battus et couche sur papier un univers sombre et profondément alambiqué. Un must-have !

Ma note (/5) :

Roald Dahl – Gelée Royale

Roald Dahl - Gelée RoyaleGelée royale est un recueil de 2 courtes nouvelles que j’ai eu beaucoup de plaisir à redécouvrir récemment.

William et Mary aborde la question de la « vie » après la mort, sous un angle pour le moins surprenant et drôle. Quant à Gelée Royale, l’histoire met la lumière sur cette fameuse substance secrétée naturellement par les abeilles ouvrières au profit de leur reine. Qu’adviendrait-il aux bébés humains si leurs parents se prenaient à la leur administrer ?

Avec cet ouvrage, Roald Dahl, digne successeur de Lewis Carroll, confirme de nouveau son talent d’écrivains. L’humour « so british » distillé au fil des pages rend  à mon goût bien trop rapide la lecture de ce bouquin de quelques 120 pages .

Reste un livre marrant et original que je conseillerais aux lecteurs de 7 à 77 ans !

RJ Sawyer – FlashForward

Robert Sawyer - Flash Forward
Robert Sawyer – Flash Forward

Le passage des trains TER n’était pas réglée comme du papier à musique ces derniers jours. Dans cette situation, je pense qu’il y a 2 façons de voire les choses :

Option n°1 : on peste contre la SNCF (…un peu trop facile à mon goût). Option n°2 : on se dit qu’après tout, la « positive attitude » a du bon. Et puis, un rab de lecture est le bienvenu, d’autant plus quand ladite lecture s’avère passionnante.

Il va s’en dire que j’ai opté pour l’option n°2. Parlons donc de ce fameux FlashForward. Mesdames, messieurs, vous connaissiez les FlashBacks, découvrez les FlashForwards qui sont le concept opposé, à savoir des visions du futur (je vous rassurerai en disant que le béotien que je suis a récemment découvert cette notion).

L’intrigue prend place dans le Jura (massif géologique à cheval sur  Franche-Comté et la Suisse) où le centre européen de recherche nucléaire mène des travaux pour découvrir la « particule de Dieu » qui est à l’origine de la masse physique de tout ce qui nous entoure (rien que ça !). Simplement, l’expérience ne va pas se passer comme prévu : pendant plusieurs minutes, l’humanité entière va entrevoir son propre futur…

Celui qui voit à l’avance les catastrophes en souffre deux fois

C’est justement la force de FlashForward : chaque protagoniste va découvrir ce que lui réserve son futur dans bien des années. Fatalement, il y a deux catégories : d’une part les mécontents, d’autre part ceux qui vont s’accommoder de leur futur. Le suspens se développe ainsi autour de la thématique de l’immuabilité du futur.  Le livre apportera d’ailleurs au final la réponse que le lecteur attend : pouvons-nous influer sur notre destin et changer le cours de notre futur ?

Je ressors au final assez bouleversé de cette expérience littéraire et garde en mémoire la fin magistrale du livre qui porte une réflexion profonde sur le devenir de l’homme et ouvre une fenêtre édifiante sur la condition humaine dans… des millions d’années !

Qu’attendez-vous donc pour dégoter ce livre d’occasion? 😉

Ma note (/5) :

Marc Levy – Vous revoir

Marc Levy - Vous-RevoirVous revoir est une œuvre dans laquelle je plaçais un certain niveau d’exigence, en sachant qu’il s’agit de la suite de Et si c’était vrai, livre à succès né de la plume de l’auteur émérite Marc Lévy.

L’homme n’invente l’éternité de son existence que dans les sentiments qu’il partage.

Force est de constater ma déception… Certes, le bouquin est bien écrit dans son ensemble et d’aucun appréciera de retrouver les protagonistes de Et si c’était vrai… Je regrette toutefois que la « magie Marc Lévyenne » n’ait pas opérée cette fois-ci. Voilà que je me suis retrouvé plusieurs fois à « lire sans lire »,  laissant ma pensée vagabonder au fil des pages. Peut-être le résultat d’un scénario somme toute assez prévisible qui laisse peu de place aux rebondissements…

Partagez-vous mon avis ? N’aurais-je pas su apprécier ce livre à sa juste valeur ?

Ma note (/5) :

 

Fred Vargas – Pars vite et reviens tard

Fred Vargas - Pars vite et reviens tardJanvier 2015. Quoi de mieux pour démarrer cette nouvelle année que consacrer quelques heures de son temps à la lecture d’un ouvrage, pioché aléatoirement dans la liste incommensurable de ceux qui n’attendent que des mains fébriles (et des cerveaux aguerris) pour être lus ?

Fred Vargas. Je consule mon encyclopédie biologique : inconnue au bataillon ! Bien étrange, sachant que Google me la présente – « Fred » est en réalité « Frédérique » – comme une  écrivain de polars réputée.

L’histoire prend racine à Paris où le commissaire Adamsberg enquête sur d’étranges peintures de « 4 » noirs  inversés qui fleurissent sur des immeubles de la capitale. En parallèle, un crieur publique, lequel exerce une profession qu’on croyait oubliée depuis des temps immémoriaux, fait l’annonce chaque jour plus concrète d’un fléau qui va s’abattre sur la  capitale…

Le soin apporté aux personnages est patent. Le commissaire Adamsberg, personnage quelconque de prime abord, ne manque pas en particulier de relief : doté de plusieurs adjoints dont il ne connaît pas le nom, il n’a de cesse de trouver les moyens mémo-techniques assez cocasses qu’il couche sur papier afin d’éviter les situations embarrassantes… Je cite :

Il ouvrit son carnet et nota sur-le-champ : Viking, Bouton, Droit sur le mur, égale Lamarre.

Ce livre est également un bon prétexte pour savourer la vie quotidienne au sein d’une place parisienne, vraie ville dans la ville, microcosme social où se côtoient pêle-mêle un restaurateur normand (persuadé de sa descendance divine, si je ne m’abuse), un tenancier de magasin de roller un rien simplet, un crieur public qui ressuscite un métier d’autrefois, et ancien professeur reconverti… dans la confection de dentelles !

Au final, vadrouiller dans cet univers insolite ressort comme une agréable immersion littéraire. Malgré quelques petite longueurs en début de livre, le fait d’être porté par un enquête difficile mais pas tranquille (celle là, vous l’aurez compris, c’est juste pour la  rime !) s’avère au final donner un résultat très convaincant. Un polar de premier rang que je ne saurais que vous conseiller !

Enfin, je partage avec vous une citation, de celles qui m’ont faire rire car survenant à des moments plutôt sérieux de l’histoire :

La seule fois où j'ai eu vraiment peur dans mon existence, c'est quand j'ai descendu ce glacier tout seul, sur le dos, quasiment à la verticale. Ce qui me faisait peur, hormis la chute imminente, c'était ces foutus chamois sur le côté qui me regardaient et qui disaient avec leurs grands yeux bruns : « Pauvre crétin, tu n'y arriveras pas.» Je respecte beaucoup les chamois avec leurs yeux, mais je vous raconterai ça une autre fois, Danglard, quand vous serez moins tendu

Marc Levy – Si c’était à refaire

Marc Levy - Si c'était à refaireJ’ai découvert Marc Levy avec Où es-tu, son premier ouvrage qui est une excellente entrée en matière pour s’imprégner de l’univers d’un auteur à qui l’on prête injustement l’écriture de récits à l’eau de rose.

Dans Si c’était à refaire, l’intrigue porte sur un reporter au New York Times, parangon de réussite, assassiné sans mobile apparent par une matinée des plus ordinaires. Revenu miraculeusement dans le monde des vivants deux mois auparavant, l’opportunité inopinée lui est donnée d’élucider le mystère de sa mort, avant qu’elle ne se (re)produise.

Les souvenirs sont parfois comme ces photographies blanchies par le temps, dont les détails ressurgissent à la faveur d’un certain éclairage.

Scotchant ! Voici l’épithète qui me vient à l’esprit pour qualifier l’ouvrage d’un auteur désormais engagé qui insuffle une dimension politique à son récit. L’auteur aborde notamment le sujet délicat de l’adoption pas toujours légitime d’enfants étrangers, à travers d’un récit émouvant duquel les protagonistes s’unissent et se déchirent…

Sans réelle longueur, le roman a pu accompagner Cinq jours de mes trajets de TER Picard, ce qui, en quelque sorte, le sacralise dans mon Panthéon personnel des lectures éclaires. Comprenez que le roman est tout sauf un mauvais papier : preuve est faite que Marc Lévy est pour ma part une grande figure de la littérature française.

Et dans la pure tradition des romans policiers, le dénouement n’arrivera que dans les dernières pages d’un roman d’aucun ne ressortira indifférent !

Jules Verne – Le château des Carpathes

61S3Odh0ZJLDans la famille des classiques, je demande Le château des Carpathes.

Ayant récemment déniché ce manuscrit emblématique de l’illustre Jules Verne, je me suis dit qu’il était temps de combler une lacune décennale (estimation temporelle complètement subjective, sachant que j’ai aujourd’hui 28 ans 🙂 )

Restituons d’abord le contexte du livre : nous avons affaire à un livre délivrant une forte ambiance gothique, introduisant les habitants d’un hameau transylvain : à ma gauche, les superstitieux, persuadés que l’environnant château des Carpathes est maudit, habité de spectres et autres créatures horrifiantes, à ma droite les rationalistes – ils se comptent sur les doigts d’une main, il va s’en dire – qui vont prendre le problème à-bras-le corps… et tenter l’incroyable périple qui les mènera à la visite du château.

Que des murs aient des oreilles, passe encore, puisque c’est une locution qui a cours dans le langage usuel… mais une bouche !…

Excellent ! Voilà le mot qu’il me vient à la lecture de la dernière page de cet ouvrage. Pris dans la spirale de l’auteur, j’ai adhéré à la narration qui distille savamment et au fil de l’eau des éléments de réponses, mais qui ne révélera l’ultime secret du mystérieux Château des Carpathes qu’à la lisière d’une intrigue joliment ficelée.

J’oubliais… Aussi incroyable que ça peut l’être, l’écriture de ce petit bijou littéraire s’est achevée plusieurs années avant le Dracula de Bram Stoker !

Serge Brussolo – La Princesse noire

Brussolo - La princesse noireAujourd’hui c’est la fin du monde connu. Aujourd’hui… c’est Ragnarök.

Fin décembre : un tantinet fatigué par mes journées de travail, j’ai eu grand plaisir à dévorer ce livre qui a su rythmer mon voyage littéraire diurne… et nocturne (c’est la saison qui veut ça :-/)

Commençons par le récit, en quelques mots… Vendue à une châtelaine énigmatique, la jeune Inga emménage contre son gré dans un étrange manoir dissimulant de curieux enfants invalides. Un lieu sordide propice aux rumeurs et superstitions les plus folles. Les enfants évoquent notamment l’existence  d’un monstre meurtrier tapi dans le sous-sol du château…

Avec La Princesse Noire, Serge Brussolo nous immerge au temps des Vikings. L’auteur apporte un éclairage édifiant sur cette civilisation nordique en mettant l’emphase sur ses mœurs aux antipodes de la culture judéo-chrétienne. Au travers d’une intrigue haletante, l’auteur se joue de notre esprit cartésien, insatiable d’explications rationnelles, en posant maintes questions : quelle est l’histoire de la Princesse Noire ? D’où vient-elle ? Son mari, un Viking légendaire et berseker de surcroît, serait-il toujours en vie ?

Cet ouvrage est de mon point de vue une franche réussite. Celui-ci relève un pari audacieux : incorporer deux genres littéraires à priori antinomiques que sont le fantastique et le thriller, sans pour autant les déprécier. D’ores et déjà un must-read !

Loïc Le Borgne – Je suis ta nuit

Le Borgne - Je suis ta nuitMes derniers trajets de train m’ont fait faire un saut dans le temps !

L’occasion de revenir dans les années 80, au cœur d’un village de Bretagne où vivent 6 « pré-ado » tous fascinés par Goldorak, Albator et les Jedi (icônes de l’époque, cela va sans dire). Peu à peu, l’irrationnel et la terreur vont s’abattre sur cette bande de copains comme une pluie de grêle. Les morts vont se succéder, fermant progressivement l’étau sur le narrateur…

Qui est ce Bonhomme nuit, présenté comme le mal incarné, agissant en bourreau vindicatif, qui va déchaîner tout son pouvoir malfaisant sur de jeunes enfants ? Ceux-ci parviendront-ils à en venir à bout ?

Les enfants ont un privilège : la capacité de claquer des portes étanches dans leur cerveau et d’enfermer à double tour […] des angoisses qui rendraient n’importe quel adulte frappadingue. Je les envie.

Je suis ta nuit officie dans un genre maintes fois exploré. Le parallèle avec Stephen King et son œuvre emblématique Ça est d’ailleurs difficile à éluder, tant les thématiques communes sont cousues de fil blanc : les démons de l’enfance, la frontière avec le monde des adultes, la lutte du bien contre le mal…

Le pari n’était pourtant pas gagné d’avance : le premier quart du livre instillant l’intrigue, l’entrée en matière m’a semblé plutôt difficile d’approche. Il serait toutefois dommage de baisser les bras : le reste du livre est clairement à la hauteur et m’a « scotché » jusqu’à un final… inoubliable.

Alors, Loïc Le Borgne, seriez-vous le Stephen King estampillé « bleu, blanc, rouge » ?