Archives pour la catégorie Polar

L. Barclay – Cette nuit-là

Lindwood Barclay - Cette nuit làQuelques mots rapides sur ma première lecture de l’été, du moins celle post-Hellfest 🙂

Cette nuit-là, la famille entière d’une adolescente s’est volatilisée sans trace de lutte, sans indice… Manquent à l’appel un père, une mère et une sœur qui laissent la petite Cynthia en plein désarroi.  Vingt cinq ans plus tard, Cynthia est toujours en quête de réponses…

Un constat d’entrée de jeu : il y a bien d’une part les polars que je qualifierais de « conventionnels »,  faits de détectives et de méthodes d’élucidation de meurtres vus dans de nombreuses séries TV, d’autre part ceux qui donnent un véritable élan à un genre lu et relu. Cette nuit-là  intègre d’emblée la deuxième catégorie…

L’allée ne faisait qu’une dizaine de mètres de long mais s’étirait sur un quart de siècle dans le passé.

Les bons ingrédients sont rassemblés et donnent un résultat goûtu : un scénario original, une intrigue un chouïa complexe mais passionnante et pleine de suspens… Ajoutons à ça la détresse psychologique de notre protagoniste, Cynthia, littéralement déchirée par deux sentiments contradictoires : la tristesse de la mort supposée de ses proches et le désir de faire la lumière sur une affaire en apparence insoluble…

Au fil des pages, la question va nous titiller jusqu’à nous brûler les lèvres : qu’est-il arrivé à la famille entière de Cynthia ? La réponse arrivera comme une révélation…Au final, ces 475 pages se boivent comme du petit lait. En cette période estivale où rester au frais chez soi est une nécessité, je ne saurais que vous le conseiller (le livre, hein, pas le lait) 😉

 Ma note (/5) :

Éditions J'ai lu. Environ 475 pages.

Brussolo – dortoir interdit

Serge Brussolo - Dortoir interditL’agence 13 est une agence immobilière spécialisée dans la remise en état d’anciennes « scènes de crimes ». Mickie Katz, jeune décoratrice qui travaille dans cette mystérieuse agence, est chargée de transformer et décorer un bunker au passé sanglant, baptisé « dortoir interdit » depuis 40 ans. Le propriétaire, un milliardaire américain magnat du pétrole, dont la famille a fait la guerre de Sécession, est obsédé par la troisième guerre mondiale et veut mettre sa famille à l’abri d’un futur holocauste nucléaire…

… Une faim grandissait en nous, un besoin viscéral. Quelque chose comme la joie de tuer, de réduire en charpie son adversaire, de disloquer sa carcasse, d’entendre ses os éclater sous nos dents » …

Encore une œuvre de Serge Brussolo des plus captivantes et des plus originales tout à la fois ! Le scénario est surprenant, avec la mise en scène de personnages atypiques tels que ce milliardaire américain complètement déjanté !

Univers de folie, suspens, personnages incroyables, tous les ingrédients sont réunis dans ce polar captivant pour nous tenir en haleine jusqu’à la fin… On se laisse entraîner dans cette aventure étrange et mouvementée, dans un décor irréaliste, sans savoir jusqu’où cela va nous mener !

Je ne peux que conseiller la lecture de ce polar que j’ai beaucoup apprécié !

Adler Olsen – Miséricorde

Une perso9782253173618-Tnnalité politique montante du Danemark, Merete Lyyngaard, est victime d’un enlèvement. Séquestrée depuis des années dans des conditions atroces, ses bourreaux s’acharnent sur elle et lui infligent des sévices insupportables.
Cependant, elle garde toujours l’espoir de pouvoir s’en sortir un jour.
Mais au bout de quelques mois, l’enquête est abandonnée, faute d’indices sérieux, et le drame tombe dans l’oubli…
Jusqu’à l’intervention de deux policiers issus d’une section de police nouvellement créée, le département V : Carl Morck et Afez el Assad, un flic sur la touche et son assistant d’origine syrienne déterminés, coûte que coûte, à éclaircir le mystère de cette disparition…

… La lumière perpétuelle était cent fois pire que la nuit permanente. Elle lui révélait la misère de sa vie. Une pièce déserte et glaçante …

Ce polar scandinave nous entraîne dans une enquête rondement menée, par deux flics qui forment une équipe atypique.
Il met l’accent sur les souffrances physiques et morales de la victime, tout en suivant ses états d’âme et ses réflexions sur la nécessité de vivre.
Adler Olsen met en scène deux personnages sympathiques et attachants, liés par une complicité de plus en plus forte au fil de l’enquête.
Polar très intéressant et prenant, une histoire démoniaque…..

Dan Brown – Forteresse Digitale

Dan Brown - Forteresse DigitaleQuelques mots très rapides pour vous recommander chaudement ce livre de Dan Brown, l’auteur de Da Vinci Code.

Il y est question de la fameuse NSA (National Security Agency), agence ultra-secrète américaine. Souvenez-vous : celle-ci a récemment été sous les feux de la rampe lorsqu’un ancien consultant a révélé qu’elle espionnait allégrement les communications à grande échelle (par grande échelle, comprendre monde entier).

L’intrigue est assez accrocheuse : et si la toute puissante NSA, experte dans le décryptage de nos communications, se retrouvait confrontée à LA clef de chiffrage novatrice et complètement indéchiffrable ? Ce serait alors la fin de l’agence, dont la mission reste de servir l’intérêt général des États-Unis…

— Quis custodiet ipsos custodes ? […]
— C’est tiré des Satires, de Juvénal. Ça veut dire : « Qui gardera les gardes ? »

J’ai lu le bouquin en moins de 2 semaines. Les rebondissements ne manquent pas, l’intérêt ne s’essouffle jamais. Et puis, comme d’habitude avec Dan Brown, seules les toutes dernières pages du livre livreront les réponses tant attendues du lecteur ! Une très bonne surprise !

Ma note (/5) :

Éditions Le Livre de Poche. Environ 510 pages.

RJ Sawyer – FlashForward

Robert Sawyer - Flash Forward
Robert Sawyer – Flash Forward

Le passage des trains TER n’était pas réglée comme du papier à musique ces derniers jours. Dans cette situation, je pense qu’il y a 2 façons de voire les choses :

Option n°1 : on peste contre la SNCF (…un peu trop facile à mon goût). Option n°2 : on se dit qu’après tout, la « positive attitude » a du bon. Et puis, un rab de lecture est le bienvenu, d’autant plus quand ladite lecture s’avère passionnante.

Il va s’en dire que j’ai opté pour l’option n°2. Parlons donc de ce fameux FlashForward. Mesdames, messieurs, vous connaissiez les FlashBacks, découvrez les FlashForwards qui sont le concept opposé, à savoir des visions du futur (je vous rassurerai en disant que le béotien que je suis a récemment découvert cette notion).

L’intrigue prend place dans le Jura (massif géologique à cheval sur  Franche-Comté et la Suisse) où le centre européen de recherche nucléaire mène des travaux pour découvrir la « particule de Dieu » qui est à l’origine de la masse physique de tout ce qui nous entoure (rien que ça !). Simplement, l’expérience ne va pas se passer comme prévu : pendant plusieurs minutes, l’humanité entière va entrevoir son propre futur…

Celui qui voit à l’avance les catastrophes en souffre deux fois

C’est justement la force de FlashForward : chaque protagoniste va découvrir ce que lui réserve son futur dans bien des années. Fatalement, il y a deux catégories : d’une part les mécontents, d’autre part ceux qui vont s’accommoder de leur futur. Le suspens se développe ainsi autour de la thématique de l’immuabilité du futur.  Le livre apportera d’ailleurs au final la réponse que le lecteur attend : pouvons-nous influer sur notre destin et changer le cours de notre futur ?

Je ressors au final assez bouleversé de cette expérience littéraire et garde en mémoire la fin magistrale du livre qui porte une réflexion profonde sur le devenir de l’homme et ouvre une fenêtre édifiante sur la condition humaine dans… des millions d’années !

Qu’attendez-vous donc pour dégoter ce livre d’occasion? 😉

Ma note (/5) :

Fred Vargas – Pars vite et reviens tard

Fred Vargas - Pars vite et reviens tardJanvier 2015. Quoi de mieux pour démarrer cette nouvelle année que consacrer quelques heures de son temps à la lecture d’un ouvrage, pioché aléatoirement dans la liste incommensurable de ceux qui n’attendent que des mains fébriles (et des cerveaux aguerris) pour être lus ?

Fred Vargas. Je consule mon encyclopédie biologique : inconnue au bataillon ! Bien étrange, sachant que Google me la présente – « Fred » est en réalité « Frédérique » – comme une  écrivain de polars réputée.

L’histoire prend racine à Paris où le commissaire Adamsberg enquête sur d’étranges peintures de « 4 » noirs  inversés qui fleurissent sur des immeubles de la capitale. En parallèle, un crieur publique, lequel exerce une profession qu’on croyait oubliée depuis des temps immémoriaux, fait l’annonce chaque jour plus concrète d’un fléau qui va s’abattre sur la  capitale…

Le soin apporté aux personnages est patent. Le commissaire Adamsberg, personnage quelconque de prime abord, ne manque pas en particulier de relief : doté de plusieurs adjoints dont il ne connaît pas le nom, il n’a de cesse de trouver les moyens mémo-techniques assez cocasses qu’il couche sur papier afin d’éviter les situations embarrassantes… Je cite :

Il ouvrit son carnet et nota sur-le-champ : Viking, Bouton, Droit sur le mur, égale Lamarre.

Ce livre est également un bon prétexte pour savourer la vie quotidienne au sein d’une place parisienne, vraie ville dans la ville, microcosme social où se côtoient pêle-mêle un restaurateur normand (persuadé de sa descendance divine, si je ne m’abuse), un tenancier de magasin de roller un rien simplet, un crieur public qui ressuscite un métier d’autrefois, et ancien professeur reconverti… dans la confection de dentelles !

Au final, vadrouiller dans cet univers insolite ressort comme une agréable immersion littéraire. Malgré quelques petite longueurs en début de livre, le fait d’être porté par un enquête difficile mais pas tranquille (celle là, vous l’aurez compris, c’est juste pour la  rime !) s’avère au final donner un résultat très convaincant. Un polar de premier rang que je ne saurais que vous conseiller !

Enfin, je partage avec vous une citation, de celles qui m’ont faire rire car survenant à des moments plutôt sérieux de l’histoire :

La seule fois où j'ai eu vraiment peur dans mon existence, c'est quand j'ai descendu ce glacier tout seul, sur le dos, quasiment à la verticale. Ce qui me faisait peur, hormis la chute imminente, c'était ces foutus chamois sur le côté qui me regardaient et qui disaient avec leurs grands yeux bruns : « Pauvre crétin, tu n'y arriveras pas.» Je respecte beaucoup les chamois avec leurs yeux, mais je vous raconterai ça une autre fois, Danglard, quand vous serez moins tendu