Tous les articles par Julien

Marc Levy – Vous revoir

Marc Levy - Vous-RevoirVous revoir est une œuvre dans laquelle je plaçais un certain niveau d’exigence, en sachant qu’il s’agit de la suite de Et si c’était vrai, livre à succès né de la plume de l’auteur émérite Marc Lévy.

L’homme n’invente l’éternité de son existence que dans les sentiments qu’il partage.

Force est de constater ma déception… Certes, le bouquin est bien écrit dans son ensemble et d’aucun appréciera de retrouver les protagonistes de Et si c’était vrai… Je regrette toutefois que la « magie Marc Lévyenne » n’ait pas opérée cette fois-ci. Voilà que je me suis retrouvé plusieurs fois à « lire sans lire »,  laissant ma pensée vagabonder au fil des pages. Peut-être le résultat d’un scénario somme toute assez prévisible qui laisse peu de place aux rebondissements…

Partagez-vous mon avis ? N’aurais-je pas su apprécier ce livre à sa juste valeur ?

Ma note (/5) :

 

Fred Vargas – Pars vite et reviens tard

Fred Vargas - Pars vite et reviens tardJanvier 2015. Quoi de mieux pour démarrer cette nouvelle année que consacrer quelques heures de son temps à la lecture d’un ouvrage, pioché aléatoirement dans la liste incommensurable de ceux qui n’attendent que des mains fébriles (et des cerveaux aguerris) pour être lus ?

Fred Vargas. Je consule mon encyclopédie biologique : inconnue au bataillon ! Bien étrange, sachant que Google me la présente – « Fred » est en réalité « Frédérique » – comme une  écrivain de polars réputée.

L’histoire prend racine à Paris où le commissaire Adamsberg enquête sur d’étranges peintures de « 4 » noirs  inversés qui fleurissent sur des immeubles de la capitale. En parallèle, un crieur publique, lequel exerce une profession qu’on croyait oubliée depuis des temps immémoriaux, fait l’annonce chaque jour plus concrète d’un fléau qui va s’abattre sur la  capitale…

Le soin apporté aux personnages est patent. Le commissaire Adamsberg, personnage quelconque de prime abord, ne manque pas en particulier de relief : doté de plusieurs adjoints dont il ne connaît pas le nom, il n’a de cesse de trouver les moyens mémo-techniques assez cocasses qu’il couche sur papier afin d’éviter les situations embarrassantes… Je cite :

Il ouvrit son carnet et nota sur-le-champ : Viking, Bouton, Droit sur le mur, égale Lamarre.

Ce livre est également un bon prétexte pour savourer la vie quotidienne au sein d’une place parisienne, vraie ville dans la ville, microcosme social où se côtoient pêle-mêle un restaurateur normand (persuadé de sa descendance divine, si je ne m’abuse), un tenancier de magasin de roller un rien simplet, un crieur public qui ressuscite un métier d’autrefois, et ancien professeur reconverti… dans la confection de dentelles !

Au final, vadrouiller dans cet univers insolite ressort comme une agréable immersion littéraire. Malgré quelques petite longueurs en début de livre, le fait d’être porté par un enquête difficile mais pas tranquille (celle là, vous l’aurez compris, c’est juste pour la  rime !) s’avère au final donner un résultat très convaincant. Un polar de premier rang que je ne saurais que vous conseiller !

Enfin, je partage avec vous une citation, de celles qui m’ont faire rire car survenant à des moments plutôt sérieux de l’histoire :

La seule fois où j'ai eu vraiment peur dans mon existence, c'est quand j'ai descendu ce glacier tout seul, sur le dos, quasiment à la verticale. Ce qui me faisait peur, hormis la chute imminente, c'était ces foutus chamois sur le côté qui me regardaient et qui disaient avec leurs grands yeux bruns : « Pauvre crétin, tu n'y arriveras pas.» Je respecte beaucoup les chamois avec leurs yeux, mais je vous raconterai ça une autre fois, Danglard, quand vous serez moins tendu

Marc Levy – Si c’était à refaire

Marc Levy - Si c'était à refaireJ’ai découvert Marc Levy avec Où es-tu, son premier ouvrage qui est une excellente entrée en matière pour s’imprégner de l’univers d’un auteur à qui l’on prête injustement l’écriture de récits à l’eau de rose.

Dans Si c’était à refaire, l’intrigue porte sur un reporter au New York Times, parangon de réussite, assassiné sans mobile apparent par une matinée des plus ordinaires. Revenu miraculeusement dans le monde des vivants deux mois auparavant, l’opportunité inopinée lui est donnée d’élucider le mystère de sa mort, avant qu’elle ne se (re)produise.

Les souvenirs sont parfois comme ces photographies blanchies par le temps, dont les détails ressurgissent à la faveur d’un certain éclairage.

Scotchant ! Voici l’épithète qui me vient à l’esprit pour qualifier l’ouvrage d’un auteur désormais engagé qui insuffle une dimension politique à son récit. L’auteur aborde notamment le sujet délicat de l’adoption pas toujours légitime d’enfants étrangers, à travers d’un récit émouvant duquel les protagonistes s’unissent et se déchirent…

Sans réelle longueur, le roman a pu accompagner Cinq jours de mes trajets de TER Picard, ce qui, en quelque sorte, le sacralise dans mon Panthéon personnel des lectures éclaires. Comprenez que le roman est tout sauf un mauvais papier : preuve est faite que Marc Lévy est pour ma part une grande figure de la littérature française.

Et dans la pure tradition des romans policiers, le dénouement n’arrivera que dans les dernières pages d’un roman d’aucun ne ressortira indifférent !

Jules Verne – Le château des Carpathes

61S3Odh0ZJLDans la famille des classiques, je demande Le château des Carpathes.

Ayant récemment déniché ce manuscrit emblématique de l’illustre Jules Verne, je me suis dit qu’il était temps de combler une lacune décennale (estimation temporelle complètement subjective, sachant que j’ai aujourd’hui 28 ans 🙂 )

Restituons d’abord le contexte du livre : nous avons affaire à un livre délivrant une forte ambiance gothique, introduisant les habitants d’un hameau transylvain : à ma gauche, les superstitieux, persuadés que l’environnant château des Carpathes est maudit, habité de spectres et autres créatures horrifiantes, à ma droite les rationalistes – ils se comptent sur les doigts d’une main, il va s’en dire – qui vont prendre le problème à-bras-le corps… et tenter l’incroyable périple qui les mènera à la visite du château.

Que des murs aient des oreilles, passe encore, puisque c’est une locution qui a cours dans le langage usuel… mais une bouche !…

Excellent ! Voilà le mot qu’il me vient à la lecture de la dernière page de cet ouvrage. Pris dans la spirale de l’auteur, j’ai adhéré à la narration qui distille savamment et au fil de l’eau des éléments de réponses, mais qui ne révélera l’ultime secret du mystérieux Château des Carpathes qu’à la lisière d’une intrigue joliment ficelée.

J’oubliais… Aussi incroyable que ça peut l’être, l’écriture de ce petit bijou littéraire s’est achevée plusieurs années avant le Dracula de Bram Stoker !

Serge Brussolo – La Princesse noire

Brussolo - La princesse noireAujourd’hui c’est la fin du monde connu. Aujourd’hui… c’est Ragnarök.

Fin décembre : un tantinet fatigué par mes journées de travail, j’ai eu grand plaisir à dévorer ce livre qui a su rythmer mon voyage littéraire diurne… et nocturne (c’est la saison qui veut ça :-/)

Commençons par le récit, en quelques mots… Vendue à une châtelaine énigmatique, la jeune Inga emménage contre son gré dans un étrange manoir dissimulant de curieux enfants invalides. Un lieu sordide propice aux rumeurs et superstitions les plus folles. Les enfants évoquent notamment l’existence  d’un monstre meurtrier tapi dans le sous-sol du château…

Avec La Princesse Noire, Serge Brussolo nous immerge au temps des Vikings. L’auteur apporte un éclairage édifiant sur cette civilisation nordique en mettant l’emphase sur ses mœurs aux antipodes de la culture judéo-chrétienne. Au travers d’une intrigue haletante, l’auteur se joue de notre esprit cartésien, insatiable d’explications rationnelles, en posant maintes questions : quelle est l’histoire de la Princesse Noire ? D’où vient-elle ? Son mari, un Viking légendaire et berseker de surcroît, serait-il toujours en vie ?

Cet ouvrage est de mon point de vue une franche réussite. Celui-ci relève un pari audacieux : incorporer deux genres littéraires à priori antinomiques que sont le fantastique et le thriller, sans pour autant les déprécier. D’ores et déjà un must-read !

Loïc Le Borgne – Je suis ta nuit

Le Borgne - Je suis ta nuitMes derniers trajets de train m’ont fait faire un saut dans le temps !

L’occasion de revenir dans les années 80, au cœur d’un village de Bretagne où vivent 6 « pré-ado » tous fascinés par Goldorak, Albator et les Jedi (icônes de l’époque, cela va sans dire). Peu à peu, l’irrationnel et la terreur vont s’abattre sur cette bande de copains comme une pluie de grêle. Les morts vont se succéder, fermant progressivement l’étau sur le narrateur…

Qui est ce Bonhomme nuit, présenté comme le mal incarné, agissant en bourreau vindicatif, qui va déchaîner tout son pouvoir malfaisant sur de jeunes enfants ? Ceux-ci parviendront-ils à en venir à bout ?

Les enfants ont un privilège : la capacité de claquer des portes étanches dans leur cerveau et d’enfermer à double tour […] des angoisses qui rendraient n’importe quel adulte frappadingue. Je les envie.

Je suis ta nuit officie dans un genre maintes fois exploré. Le parallèle avec Stephen King et son œuvre emblématique Ça est d’ailleurs difficile à éluder, tant les thématiques communes sont cousues de fil blanc : les démons de l’enfance, la frontière avec le monde des adultes, la lutte du bien contre le mal…

Le pari n’était pourtant pas gagné d’avance : le premier quart du livre instillant l’intrigue, l’entrée en matière m’a semblé plutôt difficile d’approche. Il serait toutefois dommage de baisser les bras : le reste du livre est clairement à la hauteur et m’a « scotché » jusqu’à un final… inoubliable.

Alors, Loïc Le Borgne, seriez-vous le Stephen King estampillé « bleu, blanc, rouge » ?

Boris Vian – L’arrache coeur

boris-vian-arrache-coeur Après tout, le rôle d’un psychiatre, c’est clair, c’est de psychiatrer.

Jacquemort est un psychanalyste sans passé. Né  de la dernière pluie, sans émotion et sans envie, il débarque tout à fait par hasard dans une demeure bourgeoise et isolée de campagne dans laquelle se déroule, comble de l’ironie, un accouchement sans personnel médical.

Curieuse scène d’ouverture pour une histoire qui ne l’est pas moins ! Boris Vian nous transporte dans un monde empli de curiosités. Au programme : des vieux vendus sur la place du village, des apprentis menuisiers mourant à la tâche, et, en guise fil rouge de l’histoire, un psychanalyste qui cherche tant bien que mal à psychanalyser qui le voudra bien !

Contre toute attente, l’univers assez violent peint par l’auteur incorpore des scènes poétiques et parfois comico-burlesques dont seul Boris Vian a le secret (je vous laisse la surprise) !

Le fin satiriste Boris Vian ne mâche par ailleurs pas ses mots à l’endroit de la religion qui, selon-lui, méprise les petites gens et se complait dans le luxe et la volupté : afin de renflouer les caisses de sa paroisse, le curé du village va jusqu’à mouiller sa chemise et se parer de gants de boxe pour affronter son plus fidèle adversaire, Satan, joué par son propre Sacristain. Un moment particulièrement hilarant !

Si je vous conseille ce livre ? Résolument Oui (avec un grand O) !  Pourquoi ne replongerions-nous pas dans ces pérégrination rocambolesques ? 😉

Date de publication : 1953

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Bienvenue à vous !

livresJeune père de famille résidant dans la région Picardie, je travaille à Paris. Au fil mes voyages quotidiens en TER, je vis également un passionnant voyage littéraire fait de livres anciens et plus contemporains.

Au travers de mes prochains posts, j’ai envie de partager avec vous les lectures qui rythment mes déplacements.

Qui sait, peut-être allez -vous découvrir de nouvelles contrées littéraires.

Trêve de blabla, notre train est sur le point de démarrer ! Bienvenue à bord…